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Les riches seront-il forcés à financer l'Etat '
L'institut de recherche économique allemand DIW a proposé mercredi de forcer les riches Allemands à financer l'État, pour l'aider à se désendetter.
Le DIW estime dans un communiqué que taxer à 10% les fortunes individuelles supérieures à 250 000 euros (500 000 euros pour un ménage) permettrait de lever 230 milliards d'euros en Allemagne et d'alléger la dette publique, actuellement supérieure à 80% du produit intérieur brut. Cela concernerait 8% de la population allemande.
Son idée est de combiner cette taxe avec un système de «prêts forcés à l'État», permettant aux personnes fortunées de récupérer «une partie de l'argent, ce qui diminuerait les résistances», veulent croire les économistes de l'institut. Le DIW va même plus loin et vante les mérites d'un tel dispositif dans les pays en crise du sud de l'Europe, qui abritent selon lui des «fortunes privées importantes, nettement supérieures aux dettes publiques».
Cette idée de taxe pourrait être intéressante dans certains pays
L'Allemagne ne dispose pas d'un impôt sur la fortune en tant que tel. Le taux maximal d'imposition sur le revenu dans le pays est de 42% jusqu'à un montant de 56 000 euros environ par an, mais il est porté à 45% pour tout revenu dépassant 250 000 euros, une tranche qui est parfois qualifiée «d'impôt sur les riches». L'État allemand n'a pour l'instant aucun mal à se financer car les investisseurs se ruent sur ses émissions de dette, au point d'accepter des taux négatifs sur des échéances courtes.
Un porte-parole du ministère des Finances allemand a ainsi souligné mercredi lors d'une conférence de presse que l'État fédéral allemand bénéficiait d'un «plan de financement très solide». Il a toutefois jugé que cette idée de taxe pouvait être «intéressante pour certains pays». L'institut de recherche ZEW, un concurrent du DIW, a pour sa part émis un jugement beaucoup moins positif. Le prélèvement sur les plus fortunés serait «une atteinte énorme au droit de la propriété, certainement incompatible avec la loi allemande», juge l'un de ses économistes, Friedrich Heinemann, dans les colonnes du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung à paraître jeudi.
(L'essentiel Online/AFP)
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