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Découvrez l'interview de Maxime Roques, auditeur stagiaire chez KPMG
Interview sur le métier d'auditeur – Dogfinance
1. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Maxime Roques, j’ai 23 ans et je suis actuellement en stage chez KPMG en Audit. Cela paraît un peu restrictif de me présenter comme ça alors j’ajouterai que je viens de Toulouse et que je suis passionné de ce sport qui représente si bien la ville rose : le rugby. Je le pratique depuis à présent 19 ans et je ne m’en suis jamais lassé.
2, Quelles formations avez-vous suivi ? Pourquoi avez-vous choisi cette orientation ?
J’ai d’abord fait le choix d’un Bac S car je ne savais pas du tout ce que je souhaitais faire de ma vie et on entendait souvent que c’était le Bac S qui permettait de s’ouvrir le plus de portes possibles et donc de regarder ce choix d’orientation.
En m’approchant de la scolarité post-bac, je ne savais toujours pas ce que je souhaitais faire cependant je connaissais ma personnalité, mes qualités et mes défauts, ainsi que mes compétences. A travers tout cela, j’ai pu me retrouver dans le domaine si vaste qu’est le commerce (aisance à l’oral, curiosité, esprit d’équipe…).
Je me suis donc dit que j’allais intégrer un bachelor d’une grande école de commerce mais mon père m’a dit qu’il fallait que je choisisse une voie d’excellence pour rentrer en école de commerce et une voie qui me permettrait de me « forger » : la classe préparatoire. J’ai toujours eu des facilitées et j’en profitais pour avoir de bonnes notes au lycée sans trop travailler. Je me contentais bien de cela et je souhaitais continuer dans cet esprit, travailler sans trop forcer. Après de longues négociations, le choix s’est finalement porté sur la classe préparatoire au Lycée Saliège. J’avais une peur bleue de la rentrée et ça n’a pas loupé. Le premier jour, après la première journée de cours et la charge de travail qu’il nous avait été donnée, je suis rentré chez moi en pleurs. Mais je me suis fait violence et aujourd’hui, je pourrai dire que les années de classe préparatoire ont été les deux meilleures années de ma scolarité. Je me sentais entouré, cultivé et fort.
A la fin de ma classe préparatoire, j’ai passé les concours pour les grandes écoles de commerce. J’ai eu des écoles comme KEDGE, Neoma ou encore Skema, qui sont de très bonnes écoles. Cependant, je me suis rendu compte en passant les oraux que je n’étais pas prêt à aller en école pour le moment. Je ne m’y voyais pas. Le passage de la classe préparatoire (très scolaire) à l’école de commerce (liberté, professionnelle) était trop grand à ce moment-là. Je me suis donc orienté vers la TSM (Toulouse School of Management) en Comptabilité-Contrôle pour que la transition vers l’école de commerce se fasse plus facilement. Le chemin allait être long et compliqué car j’arrivais dans une licence d’un domaine inconnu pour moi (la comptabilité), je devais passer les concours parallèles (TAGE + TOEIC) tout en continuant ma vie entre le rugby, les amis et la famille. Finalement, avec beaucoup de travail, cela a été ma plus grande réussite car j’ai obtenu ma licence, j’ai eu l’emlyon business school (école que jamais je n’aurais pensé avoir en classe préparatoire) et j’ai continué à mener une vie privée riche. C’est à ce moment-là que je me suis dirigé vers l’école que j’avais obtenu. Comment ça se passe à l’emlyon ? Vous avez dans un premier temps un tronc commun avec des matières à connotations entrepreneuriales puis vous partez en stage et enfin, vous vous retrouvez avec un panel de cours de tous les domaines que vous pouvez choisir pour vous orienter dans le domaine que vous souhaitez.
3. Comment avez-vous découvert l’audit ?
J’ai découvert l’audit en école de commerce. Avant, c’était un domaine que je ne connaissais absolument pas. Vous savez, lorsqu’on arrive en école, il y a deux choses qui nous font découvrir ces métiers :
- Les cours électifs. A l’emlyon, après la première année, il y a la possibilité de choisir des cours parmi une grande liste. Dans cette liste, il y avait par exemple « audit interne », « découverte de l’audit », « audit externe ». Ces cours nous permettent de découvrir le métier et d’y voir les différentes techniques pour performer.
- La deuxième est évidemment le réseau. Lorsque nous étions sur le campus, nous côtoyons des promos différentes et par conséquent, des personnes qui ont déjà de l’expérience dans ce domaine. Il y a beaucoup de solidarité et d’entraine entre des étudiants de la même école et nous discutions beaucoup de nos expériences passées et des bonnes opportunités.
Ce que j’ai beaucoup entendu grâce à mon réseau/entourage, c’est que l’audit était une très bonne école pour se former/forger. C’est un passage obligatoire quitte à ce que par la suite on change de domaine.
4. Pourriez-vous m'expliquer votre métier au quotidien au sein de votre entreprise ? Les missions, challenges, votre environnement de travail ?
Je vais être très scolaire mais l'auditeur financier a pour mission l'analyse de la comptabilité et de la stratégie de gestion d'une entreprise, afin de recommander des pistes d'optimisation ou de mettre en évidence d'éventuelles malversations.
Je viens de commencer mon stage et ce que je peux vous dire sur les missions, c’est qu’elles sont très variées. A l’inverse de faire son stage à Paris, lorsqu’on est en province, les effectifs sont plus petits donc on peut plus facilement toucher à tous les secteurs (automobile, santé, associations…). Par exemple, ma première mission était dans une concession Mercedes à Bordeaux et la semaine prochaine, je vais dans une entreprise qui fait du câblage à Albi.
Concernant l’environnement de travail, il y a 3 possibilités :
- On travaille directement chez le client, c’est-à-dire que nous nous rendons sur site avec l’équipe et nous travaillons dans une salle de réunion. Cela facilite l’interaction avec ce dernier et cela nous permet de poser toutes les questions que nous souhaitons.
- On travaille dans les bureaux de KPMG avec notre équipe. Cela a aussi du positif puisqu’il y a un lien physique avec nos collègues et cela permet notamment aux stagiaires comme moi de vite se référer à quelqu’un avec plus d’expérience pour ne pas rester bloqué.
- Enfin, il y a le fameux télétravail. Nous travaillons à distance sur le même dossier mais c’est clair que cela crée une distanciation et c’est plus compliqué de poser des questions à ses collègues.
5, Quelles sont les compétences attendues d'un auditeur ?
L'auditeur doit avoir beaucoup de sens critique allié à d'excellentes capacités d'observation, d'analyse et de synthèse. Ses qualités relationnelles se fondent sur son écoute, son sens du dialogue et son aptitude à communiquer diplomatiquement. Une fois de plus, c’est très scolaire mais je me rends compte que c’est véritablement ce dont j’ai besoin au quotidien.
Je rajouterai que la résilience est un élément très important puisqu’il ne faut jamais rien lâcher. Rien lâcher ? Les missions sont longues, parfois très longues et on est amené à travailler plus longtemps que prévu. De plus, il est souvent nécessaire d’aller chercher des informations au plus profond des dossiers et il est parfois compliqué de les trouver.
6. Peut-on dire que l'audit est un métier de demain ? A quels changements pensez-vous que ce secteur sera confronté ?
L'audit de demain devra évoluer et se tourner vers le numérique, pour réduire la fracture qui existe et s'accentue chez les commissaires aux comptes. En effet, ces derniers subissent un ralentissement de leur activité et ne bénéficient pas tous des moyens pour acquérir les outils technologiques.
Parallèlement, compte tenu de la numérisation globale des entreprises, les CAC doivent désormais prendre en compte l'audit des systèmes d'information. Il s'agit d'une adaptation aux nouveaux outils informatiques sans pour autant modifier la mission traditionnellement exercée.
Autre piste intéressante pour l'avenir, l'appréciation de l'efficacité des systèmes de cybersécurité. Les CAC, dans l'exercice de leur mission, ont toujours dû vérifier que les systèmes d'information étaient intègres en termes de données. Toutefois, il est nécessaire d'aller plus loin, d'être au plus près des besoins des entreprises dans ce domaine et de créer des normes.
Aujourd’hui, la cybersécurité va devenir un enjeu crucial pour les entreprises et d’ici quelques temps, je ne serai pas surpris de voir que les CAC doivent s’assurer de la sécurité des données de ces dernières.
7. Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant intégrer votre entreprise en tant qu’auditeur junior ?
Deux conseils :
- KPMG est une entreprise jeune, dynamique et sécurisante pour tout étudiant. C’est l’entreprise parfaite pour passer de la vie étudiante à la vie active. Tout est fait pour que le stagiaire se sente « chez lui ». Un système de « parrainage » est mis en place pour s’assurer que nous sommes bien installés, à l’aise et que nous arrivons à progresser. De plus, les communications internes sont très intéressantes et nous permettent de découvrir ce qu’il se passe dans le reste de l’entreprise à travers une mobilité interne grandissante, entre les métiers et entre les pays. Le conseil est donc, fonce chez KPMG.
- Pour l’audit, comme je l’évoquais au-dessus. Je pense que c’est une très bonne école. En termine de rythme de travail, de recherche d’informations, de capacités d’analyse et de synthèse mais aussi de relation client, il n’y a pas mieux. Ce métier permet d’aborder énormément de compétences et de domaines, c’est un métier transversal. Il est idéal pour se former quitte à partir sur un autre métier par la suite. Pour des personnes comme moi qui ne savent pas encore quoi faire, je le conseille vivement car on touche vraiment à tout.
8. Pensez-vous que votre parcours a été un atout pour progresser en audit ?
Je pense oui car à l’image de l’audit, j’ai touché à tout dans mon parcours. Peu de personnes ont fait comme moi la classe préparatoire ainsi que les admissions parallèles.
Pourquoi un atout ? La classe préparatoire bien évidemment pour sa rigueur. L’école de commerce pour son aptitude à l’oral ainsi que tous les travaux de groupe qui m’ont permis de faire d’une équipe une véritable force. Ma licence Comptabilité-Contrôle pour les bases qu’elle m’a apporté dans ce domaine et la capacité d’analyse/synthèse lors de nos différents partiels. Il s’agissait à chaque fois de documents où il fallait chercher l’information et trouver la plus adéquaté pour formaliser notre réponse. Un parcours à l’image de mon stage je dirais.
9. Quelles sont les principales différences entre un auditeur externe et interne ?
La principale différence entre auditeur interne et un auditeur externe est que l’auditeur externe n’est pas employé au sein d’une entreprise et travaille au sein d’un cabinet d’audit. Il intervient chez des entreprises diverses pendant une durée limitée (soit le temps de réaliser son audit) et est donc amené à effectuer des déplacements régulièrement au cours de l’année.
Après je n’ai pas assez de recul pour le moment pour donner plus de précisions étant donné le peu d’expérience que j’ai actuellement.
10. Y a-t-il plus d'avantages dans l’audit interne ou externe ?
Une fois de plus, la réponse risque d’être écourtée vu le peu d’expérience que j’ai pour le moment. Mais je pense qu’il y a beaucoup plus d’avantages dans l’audit externe étant donné qu’on ne voit jamais les mêmes entreprises, jamais le même domaine, jamais dans la même région. On est en permanence en déplacement, avec des équipes différentes, on rencontre chaque semaine de nouvelles personnes et c’est ce train de vie qui est excitant.
11. Quels sont les avantages en tant qu’auditeur au sein de votre entreprise ?
Je ne sais pas s’il y a des avantages pour l’auditeur en particulier chez KPMG, je ne pense pas d’ailleurs. Mais ce que je peux vous dire car je sais que ce sont des points clés et j’ai déjà été à votre place. C’est que c’est un métier qui paie bien, très bien. On ne s’ennuie pas, le stagiaire est impliqué dans toutes les missions comme s’il était déjà employé de l’entreprise. Une fois rentré chez KPMG, si l’on fait du bon travail, on peut facilement monter en grade car beaucoup d’opportunités s’offrent à nous.
12, Un dernier mot pour la fin ?
Pas spécialement étant donné que j’ai du travail car si vous allez en audit, vous en aurez et plus que vous ne le pensez. Mais si vous avez des questions, peu importe laquelle, j’y répondrais car je sais que c’est important d’être guidé surtout dans la période actuelle où on nage un peu dans l’inconnu.
- Vues1079