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Interview de Marc Rustenholz, Conseiller en Patrimoine chez LCL Banque Privée
Dogfinance : Bonjour Marc, pouvez-vous nous présenter votre métier en quelques lignes'
Marc Rustenholz : Je suis conseiller en patrimoine dans la Banque Privée du LCL. Mon rôle est de gérer un portefeuille de 250 clients environ dont les avoirs placés chez nous se montent, pour la majeure partie de nos clients, à 300 000 euros et plus. J'interviens notamment dans la constitution d'un portefeuille de valeurs mobilières ou pour proposer des arbitrages sur compte titres et assurance vie. Egalement, sur les différentes manières d'optimiser la fiscalité, en évitant l'abus de droit. Je m'occupe aussi de la mise en place et du suivi de prêts (immobilier, à la consommation...), et de tous les aspects de la banque au quotidien (carte bancaire, chèque de banque...). Dans tous les cas, nous personnalisons notre service.
Dogfinance : Quel a été votre parcours scolaire et professionnel pour arriver au poste que vous occupez actuellement'
Marc Rustenholz : J'ai obtenu une licence en droit à l'université de Strasbourg, puis j'ai voulu étendre mon champ de compétences théoriques à l'économie et à la finance. J'ai alors effectué un semestre en spécialisation "marchés financiers" à l'Ecole Supérieure de Gestion et Finance (ESGF) basée à Paris, puis une 4ème et 5ème année en spécialité "gestion du patrimoine" toujours à l'ESGF.
En parallèle de ma 5ème année, j'étais trois jours par semaine en plus des cours, dans un cabinet de gestion de patrimoine situé Place Wagram. J'y suis resté 9 mois. J'ai ainsi pu mettre en pratique mes connaissances théoriques développées en cours. Cela a été un déclic pour moi. A la fin de mon stage et de ma 5ème année, j'ai postulé au poste de stagiaire en Banque Privée au LCL et me suis engagé pour 6 mois.
Dogfinance : Quels ont été les facteurs qui vous ont donné envie de vous orienter vers ce métier'
Marc Rustenholz : Tout d'abord, la diversité des tâches.
Aussi, le fait de travailler avec une clientèle dûment sélectionnée permet de réellement agir et modifier la structure du patrimoine de notre client lorsque cela s'avère nécessaire. Cette lourde responsabilité qui nous incombe est très motivante.
Pour répondre de la manière la plus précise possible à nos clients, nous travaillons en étroite collaboration avec des spécialistes dans leurs domaines. Cela me permet de perfectionner mes connaissances sur différentes thématiques.
Enfin, je dois dire que je suis plutôt optimiste sur l'avenir de la Banque Privée en général et du LCL en particulier, ce qui me conforte dans mon choix de carrière.
Dogfinance : Pouvez-vous nous raconter une de vos journées types'
Marc Rustenholz : Les journées ne se ressemblent pas et c'est justement ce qui me plait! D'un point de vue général j'ai 2 à 3 rendez-vous par jour avec nos clients (environ 1H30 d'entretien). Le reste du temps, je le passe dans nos bureaux où je travaille sur le suivi des dossiers en cours. Le travail s'effectue avec nos ingénieurs patrimoniaux, gestionnaires de portefeuilles mais aussi des notaires et avocats.
Dogfinance : Quelles qualités et compétences faut-il avoir pour prétendre à ce type de poste'
Marc Rustenholz : Je dirai qu'il en faut principalement trois.
Il est indispensable d'être curieux et constamment en alerte sur les évolutions législatives tant au niveau français, qu'européen et mondial. Egalement, être parfaitement au courant de la situation économique et financière des différentes zones géographiques dans le monde. Pour cela, il est utile de lire tous les jours la presse économique et de faire un point dans des revues juridiques spécialisées.
La réactivité est une qualité que nous devons mettre en application. En effet, les changements dans la législation, la fiscalité et l'évolution des marchés financiers se font tellement rapidement que nous nous devons, lorsque cela est possible, de les anticiper en faisant ainsi preuve de proactivité.
En outre, il faut savoir mettre en confiance notre client en le rassurant.
Dogfinance : Comment analysez-vous le secteur bancaire dans les prochains mois'
Marc Rustenholz : Globalement, les banques implantées dans les pays émergents devraient tirer leur épingle du jeu dans la mesure où la population de ces pays est jeune donc une clientèle nouvelle à conquérir, et que la classe moyenne est de plus en plus importante dans ces pays.
La pyramide des âges est favorable aux jeunes arrivants et de nombreux postes de direction seront à convoiter dans une dizaine d'années suite au départ de séniors.
Le secteur bancaire se voit imposer des normes prudentielles (Bâle 2, Bâle 3 en cours d'âpres négociations, Solvency 2...) et reste sujet à d'éventuelles taxes en fonction des "supers profits" de la banque et de certains de leurs employés. Ces mesures pèsent sur le secteur.
Actuellement, la banque d'investissement tire les résultats vers le haut du fait notamment de la reprise des mouvements d'introduction en bourse de sociétés et de fusions acquisitions.
Le modèle de la Banque Privée est solide et bénéficie de la complexité législative environnante et de la volatilité des marchés financiers. Sans ces facteurs, le client pourrait se passer des services d'un banquier privé. En revanche, la remise en cause possible de certaines niches fiscales et le durcissement de la fiscalité limitent notre marge de manoeuvre. Par ailleurs et notamment dans les pays de la "vieille Europe", le patrimoine est principalement concentré au sein de personnes retraitées et frileuses dans leur gestion du risque, ce qui ici encore, limite le champ d'intervention du banquier privé.
Enfin l'activité "banque de détail" est rentable mais limitée en terme de croissance, d'où la diversification de certaines banques à des activités parallèles comme la vente de téléphones portables. Aussi et dans un souci de réduction des coûts d'exploitation, les clients sont encouragés à passer leurs instructions directement en ligne et à retirer leur argent dans des automates.
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